LA FORCE DE L’HABITUDE
- At octobre 01, 2021
- By Andrea Damiano
- In Gestalt
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Souvent l’habitude est un mécanisme assez pratique pour économiser de l’énergie: et pouvoir utiliser cette énergie pour des choses plus agréables et intéressantes.
Dans d’autres cas, pratiquement toute notre vie est régie par l’habitude et nous fonctionnons sous pilote automatique ; Francois Mitterrand définissait l’habitude comme « ce confort mortel ».
Habitudes utiles et habitudes dysfonctionnelles
L’habitude gère nos relations aux autres, nos attitudes en termes de résolution de problèmes et notre approche au monde, en nous protégeant, mais aussi en limitant la créativité et la spontanéité de nos actes.
Parfois, nous nous rendons compte que peut-être notre vie manque un peu de « peps » et de nouveauté, et que nous sillonnons toujours les mêmes routes et les mêmes rayons de supermarché, mais ces doutes-là ont en général une vie assez brève et nous les faisons taire… un peu par habitude.
Disons que si nous arrivions à nous voir d’une façon impartiale, si nos habitudes occupaient 30/40 % de notre vie cela pourrait être acceptable. Si en revanche elles occupent 70/80 % de notre vie, cela peut devenir à terme un peu gênant.
De plus, un distinguo est nécessaire entre des habitudes plutôt utiles, voire saines, et des habitudes relativement dysfonctionnelles (pour lesquelles nous trouverons constamment des excuses et des justifications). Cela dit, même une habitude « saine » n’est pas gravée dans le marbre: cela fait toujours du bien de ralentir la marche par exemple et s’initier à la natation, en enrichissant ses expériences.
Petites choses, grands changements
Changer de supermarché, changer de radio, déménager, éteindre le portable, changer de parcours pour aller en ville, découvrir de nouvelles petites routes dans les collines, s’acheter une moto, aller dîner dans un fast-food coréen, prendre le dernier low cost pour l’ile de Rhodes…
Beaucoup de petites choses au quotidien peuvent produire un résultat agréable et dynamisant, avec des efforts somme toute limités. Nous ne sommes pas obligés de nous retrouver en Patagonie en mode survie pour « sortir de notre zone de confort » pour répéter une expression fruste qu’on entend tous les jours.
Les ajustements conservateurs
Le but n’est pas forcement de se mettre en difficulté si on n’est pas vraiment demandeurs ; le but est juste de rester dans le moment présent, de libérer sa curiosité et peut être de se forcer un peu, assez, beaucoup, passionnément!
Se forcer un peu est important parce qu’en général, quand on veut changer une habitude, une ou plusieurs projections négatives surgissent, comme des petits soldats : « cela ne va pas me plaire », « je ne connais pas », « ils ne prennent pas la carte de crédit », « ils conduisent à droite », « j’ai peur de l’avion », « je vais être seul » etc… tout cela nous conduit en général à ce que la Gestalt définit comme « ajustement conservateur » (l’inverse de l’ajustement créateur »), en pratique, je me construis moi-même un argumentaire pour rester là où je suis, en évitant d’expérimenter la nouveauté.
Si nous arrivons à identifier ces mécanismes il y a des chances que nous arrivions à les éliminer, pour retourner à un mode de fonctionner plus direct, optimiste, créatif, dynamique, revigorant, généreux, qui nous permet des expériences inédites et une approche très différente à notre journée.