COMMENT VAINCRE L’ANXIÉTÉ AVEC LA GESTALT THÉRAPIE
- At janvier 21, 2022
- By Andrea Damiano
- In Gestalt
- 0
Le fait d’entendre systématiquement parler d’anxiété, de crises d’angoisse, de phobies, de troubles anxieux, d’anxiété généralisée, de phobies sociales, de stress chronique, d’insomnie, de ‘ »gérer son stress » ou de « combattre son stress« , d’apnées du sommeil…ne fait qu’augmenter mon anxiété. J’ai toujours été un peu anxieux ☺.
Quelques réflexions sur l’anxiété
- L’anxiété trouve son origine dans le corps (dans les glandes surrénales qui produisent adrénaline) et pas dans le cerveau.
- L’anxiété est déclenchée par une prévision mentale d’un danger potentiel.
- Quand ils se sentent (ou ils sont) en danger, les mammifères ont tendance à fuir. Pour cela, ils ont besoin de force et ils disposent d’un système automatique qui déclenche une forte décharge d’’énergie.
Qu’est-ce que l’anxiété?
Dans la phase actuelle du processus d’évolution humaine, même la seule pensée d’un danger peux déclencher l’anxiété.
N’importe qui peut éprouver de l’anxiété dans des moments spécifiques (examens, problèmes de travail, amours difficiles). Cependant, l’anxiété dont nous parlons ici est celle chronique et déclenchée par une simple ‘prévision’ d’un danger, qui, dans la réalité, ne s’est pas vérifiée.
Je demande à ma fille de 12 ans: « Cosa é l’ansia? », « Qu’est-ce que l’anxiété? » elle me répond: « C’est le stress que quelque chose pourrait arriver », elle ne dit pas «que quelque chose arrive» ou que « le danger est déjà là ». C’est juste une possibilité, rien d’autre, et, intuitivement, elle le sait…
Une perturbation fonctionnelle hors contexte
C’est ainsi que se produit inutilement une ‘réaction automatique hors contexte‘.
Si en revanche cette réaction est dans un contexte qui la justifie, nous l’appellerons peur.
L’anxiété est donc et surtout une perturbation fonctionnelle dans le traitement d’une information de danger.
Dans le système endocrinien de la personne anxieuse, il y a un envoi erroné, un déclenchement à vide du puissant système de défense du corps.
Apprendre comment réduire l’anxiété en Gestalt
Dans l’anxiété, les choses ne sont pas comme elles apparaissent. Ce point est fondamental.
C’est peut être une phrase à se répéter systématiquement, un peu comme un mantra.
Ce n’est pas le moment de faire ici des hypothèses sur les origines de l’anxiété, qui peuvent être rattachées à des phases initiales de la vie et à la relation d’attachement avec la mère.
Cette réflexion a uniquement comme finalité, d’envisager comment nous pouvons arriver à ‘sauver les meubles’.
S’entrainer à une visualisation « juste »
Si je suis conscient qu’une réaction s’est déclenchée, même d’une façon inutile ou peu appropriée, face à un danger qui demeure illusoire et hypothétique, je suis en mesure d’interpréter cette information et de retrouver un état de calme.
C’est une sorte d’entrainement à la visualisation de cette réaction automatique.
Le Wu Wei, un concept proche de la Gestalt
Il y a un concept dans le Taoïsme, le Wu-Wei, qui signifie “ne pas faire”. C’est un ne pas faire actif, une abstention. Le Wu Wei peut nous suggérer comment ‘gouverner l’anxiété’ en décidant de ne pas trop s’occuper d’elle.
C’est un apprentissage: ne pas trop s’en occuper, ne pas lui donner une suite en pensées et actions, ne pas lui donner trop d’importance et s’occuper d’autres choses, le plus possible agréables, éventuellement en compagnie, ou même une activité physique (légère et pas trop engageante) en extérieur : la puissance de l’anxiété aura tendance à diminuer, voire à disparaitre.
Aller ‘au bout du geste’ en Gestalt
Il y a une troisième méthode, propre aux thérapies cognitives – comportementales, qui nécessite une bonne quantité d’énergie supplémentaire, mais avec des résultats plus orientés sur du long terme.
C’est le processus de contrôle de l’anxiété ‘par exposition’: commencer par faire la liste des choses qui nous créent de l’anxiété (ou à fortiori de l’angoisse) et par la suite… essayer de les expérimenter.
Si on fait, on gagne.
Exposons-nous à nos peurs ?
Une fois fait, nous sommes plus efficaces face à cette source d’anxiété et quelque part, libérés. On peut cocher ce sujet et par la suite, l’effacer de la liste.
Rester au milieu de la foule, prendre la parole en public, rester longtemps dans un ascenseur ou sur une roue panoramique, parler à des inconnus etc.
Nous récoltons nos énergies dans le ventre, nous sortons de notre abri rassurant (autrement dite et peut être plus élégamment, notre zone de confort), et on élimine l’anxiété au fur et à mesure, en s’exposant sciemment et volontairement à des situations anxiogènes pour nous.
C’est une forme d’apprentissage primordial et empirique, basé sur ‘l’exposition à nos peurs’ pour tester la ‘réalité’ de nos sources d’anxiété.
La Gestalt peut contribuer à ce processus
La Gestalt en tant que discipline empirique, active et orienté au présent, peut constituer une technique d’intervention efficace et créative.
Isoler ses peurs, qui sont souvent un reflet de nos angoisses passées, les regarder sans jugement, leur faire face grâce au concept de « responsabilité », si cher à Friedrich Perls, et sans auto-commisération, compléter les Gestalts qui sont inachevées et améliorer les gestalts achevées, regardant au futur avec confiance et courage.
Perls disait qu’une facette importante de la ‘croissance’ de l’individu est le fait d’apprendre à faire face honnêtement aux situations déplaisantes “Facing honestly unpleasant situations” de l’existence, c’est un des principes de base de l’approche gestaltiste.
Pour approfondir:
Anxious : using the brain to understand and treat fear and anxiety – Joseph Le Doux, Ed. PENGUIN BOOKS
Le cerveau des émotions, Joseph Le Doux, Ed. Odile Jacob
Hardcore self help : f**k Anxiety – Robert Duff, Ed. Paperback
Exposition et désensibilisation en thérapie comportementale et cognitive – Daniela Eraldi-Gackiere, Ed. Dunod
Debellare l’ansia ed il panico – Lucio della Seta, Ed. Mondadori